Etant donné nos hypothèses sur les prix de l’énergie, la croissance modérée en Europe et l’atterrissage en douceur de l’économie américaine, la convergence de l’inflation vers la cible de 2 % se poursuivrait. Les chiffres d’inflation pour la zone euro au mois de septembre 2024 pourraient suggérer une convergence plus rapide. Néanmoins avec le léger rebond des prix du pétrole anticipée à partir du début de l’année 2025 maintiendrait toutefois l’inflation au-dessus de 2 % jusqu’au deuxième semestre avant de converger vers la cible de la BCE (graphique 1). Aux États-Unis, l’inflation – mesurée par le déflateur des prix à la consommation – se stabiliserait autour de 2,5 % jusqu’en fin d’année 2024 avant d’amorcer une nouvelle phase de décrue qui se traduirait par une inflation moyenne de 2,1 % en 2025. Ces scénarios sont également ceux envisagés par la BCE et la Réserve fédérale qui devraient donc poursuivre l’assouplissement de leur politique monétaire.
Alors que la BCE a déjà baissé ses taux d’1/4 de point à deux reprises en juin et en septembre 2024, la Réserve fédérale s’est d’abord montrée plus prudente en raison d’une inflation plus élevée puis a ensuite amorcé un cycle d’assouplissement avec une baisse de 0,5 point lors de la réunion du 18 septembre dernier. La remontée du taux de chômage depuis un an a suscité les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine. Celui-ci se matérialiserait effectivement en fin d’année 2024 et début 2025 mais serait modéré puisque l’écart de croissance resterait positif tout au long de l’année. La baisse de l’inflation justifierait néanmoins la poursuite de celle des taux à raison d’une baisse d’1/4 de point par trimestre ce qui porterait la cible de taux des fonds fédéraux à 3,75 % en fin d’année 2025. L’écart de taux serait maintenu avec celui de la BCE puisque nous anticipons un taux des facilités de dépôts à 2,25 % en fin d’année 2025. Après avoir baissé son taux directeur de 0,25 point en août, la Banque d’Angleterre déciderait-elle aussi de nouvelles baisses qui porteraient le taux de base de 5 % aujourd’hui à 4 % à la fin 2025. Enfin, la Banque du Japon irait à contre-courant de ce mouvement. En juillet 2024, elle a annoncé une deuxième hausse des taux après être sortie de sa politique de taux négatif en mars. La perspective d’une inflation qui se maintiendrait cette fois-ci proche de la cible de 2 %, dans un contexte d’une augmentation plus nette des salaires, permettrait la poursuite de la normalisation de la politique monétaire japonaise avec une anticipation de deux hausses en 2025, ce qui porterait le taux directeur à 0,75 %. Parallèlement, la réduction de la taille des bilans de la BCE, de la Réserve fédérale et de la Banque d’Angleterre se poursuivrait ce qui pourrait atténuer légèrement l’assouplissement en freinant la transmission aux taux de long terme. A ce stade, les rendements souverains ont néanmoins baissé légèrement en lien avec les anticipations de baisse des taux de politique monétaire sur les 18 prochains mois (graphique 2).
En Chine, face au ralentissement de l’activité et à la poursuite de la crise dans le secteur immobilier, la Banque populaire de Chine a annoncé le 24 septembre un ensemble de mesures de soutien (baisse de son taux directeur principal de 1,75 à 1,5 point, baisse du ratio de réserves obligatoire de 0,5 point, baisse des taux d’intérêt pour les achats de résidences secondaires).