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- L’HEURE DES COMPTES : perspectives 2024-2025 pour l'économie française
Résumé
La croissance française atteindrait 0,5 % en moyenne annuelle en 2024. Cette révision à la baisse de notre prévision de croissance par rapport à celle d’octobre 2023, qui était de 0,8 %, s’explique principalement par un acquis de croissance pour 2024 plus faible que prévu (finalement inférieur de -0,15 point de PIB pour 2024 par rapport à nos prévisions antérieures) et un nouveau programme d’ajustement budgétaire de 10 milliards d’euros dont l’impact sur le PIB est estimé à -0,2 point de PIB en 2024. En 2025, la croissance française est attendue à 1,2 % malgré les effets positifs liés à la baisse des taux (0,2 point de PIB). Mais elle serait contrainte par les nouveaux ajustements budgétaires prévus par le gouvernement de 20 milliards d’euros en 2025 (dont l’impact sur le PIB est estimé à -0,6 %), en plus de la suppression totale des boucliers tarifaires. L’inflation baisserait en 2024 (2,4 % après 4,9 % en 2023) et serait proche de la cible de 2 % en 2025. Le retournement du marché du travail se poursuit en raison de la faible croissance de l’activité et du rattrapage partiel des pertes de productivité passées, conduisant à une hausse du taux de chômage à 8,2 % fin 2024 puis 8,1 % fin 2025 (hors effet de la réforme du RSA). Le taux d’épargne resterait élevé en 2024 mais baisserait en 2025, soutenant la consommation malgré un pouvoir d’achat peu dynamique en 2025 après le rebond de 2024 (0,2 % après 1 % en 2024 par unité de consommation). En raison d’une forte chute de certaines assiettes fiscales (immobilier, bénéfices des sociétés…), le déficit public a atteint 5,5 % du PIB en 2023, soit 0,6 point de plus que ce qui était prévu dans le projet de loi de finances pour 2024. En raison de l’extinction des mesures de soutien budgétaire exceptionnel et des nouveaux ajustements structurels attendus de 1 point de PIB sur deux ans, le déficit public baisserait à 5 % du PIB en 2024 et 4,4 % en 2025, malgré la hausse des charges d’intérêt et la dégradation du déficit conjoncturel. Après trois ans de baisse, la dette publique, en points de PIB, repartirait à la hausse en 2024 et 2025 en raison d’une croissance nominale qui baisse avec le reflux de l’inflation. Elle atteindrait 112,8 % du PIB en 2025, après 111,9 % en 2024 et 110,6 % en 2023.
- L’EUROPE DÉCROCHE : perspectives 2024-2025 pour l'économie mondiale
Résumé
Alors que les États-Unis échappent toujours au ralentissement, la situation conjoncturelle reste dégradée dans les pays européens accentuant la divergence qui est apparue dès le début de la crise sanitaire. Au-delà des écarts de croissance potentielle entre pays, ces différences sont liées à l’impact de la crise énergétique, plus fort dans les pays européens qu’outre-Atlantique mais aussi s’expliquent par l’orientation de la politique budgétaire depuis 2020. Ces écarts ne devraient pas se réduire à court terme. Le ralentissement de l’activité observé fin 2023 pèsera sur la croissance annuelle de 2024. De plus, les enquêtes et les premières données conjoncturelles disponibles au début de l’année dessinent un paysage contrasté entre les grands pays industriels et nous conduisent à prévoir la poursuite de la contraction du PIB de l’Allemagne pour le premier trimestre (-0,2 %). La croissance serait légèrement positive au Royaume-Uni et resterait bien orientée à court terme en Espagne et aux États-Unis. En Chine, la croissance devrait résister malgré la crise du secteur immobilier. Les indicateurs conjoncturels signalent une certaine accélération de la production et nous prévoyons une croissance annuelle de 4,7 % en 2024. L’activité ralentirait en Inde par rapport à 2023 pour progresser autour de 6,5 %. Dans les pays d’Asie émergents (hors Chine), elle continuerait au même rythme qu’en 2023 et ralentirait en Amérique latine. Dans les pays industrialisés et particulièrement en Europe, le rebond se manifesterait pour 2025 avec une croissance de 1,7 % tandis que celle des pays émergents resterait stable en 2024 et 2025. L’activité serait soutenue par l’assouplissement de la politique monétaire. La convergence de l’inflation vers la cible de 2 % conduirait effectivement les banques centrales à amorcer une baisse des taux à partir de mi-2024. Inversement, le niveau des déficits budgétaires et de la dette publique conduira de nombreux gouvernements à prendre des mesures de consolidation. La croissance mondiale atteindrait alors de 2,8 % en 2025, 0,2 point au-dessus de son niveau de 2024.
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