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Elliot Aurissergues, Anissa Saumtally
Comme chaque année depuis 2018, l’OFCE a organisé fin novembre 2022 la rencontre de l’Observatoire Français des Comptes Nationaux. Cet événement est l’occasion pour les différents organismes réalisant des prévisions sur l’économie française et son environnement international (INSEE, Direction Générale du Trésor, Banque de France, Rexecode, OFCE pour les instituts spécialisés auxquels s’ajoutent des acteurs privés) d’échanger sur leurs prévisions respectives, leurs scénarios conjoncturels et leurs méthodes. En plus des organismes réalisant des prévisions, des institutions importantes y assistent en tant qu’observateurs : partenaires sociaux, UNEDIC, IRES, Haut Conseil des Finances Publiques. En amont de cette rencontre, les organisateurs collectent auprès des différents instituts les prévisions pour l’année en cours et l’année suivante et envoient un questionnaire plus qualitatif aux participants afin de recueillir leurs opinions sur le scénario économique des prochaines années. Les prévisions ont été réalisées en octobre ou en novembre à l’exception de celle du Trésor effectuée en août. Certaines n’intègrent donc pas l’information fournie par les versions provisoires des comptes nationaux du troisième trimestre 2022, disponible par exemple fin octobre en France. Par ailleurs, la Banque de France a réalisé une nouvelle prévision entre la rencontre de l’OFCN et la parution de ce Policy brief. Nous avons choisi de la prendre en compte dans la présentation des résultats.
L’ édition 2021 de l’OFCN s’était caractérisée par une certaine confiance dans une solide reprise post-Covid-19. En moyenne, les instituts prévoyaient ainsi des taux de croissance de 4 % en 2022 pour la France, l’Italie, l’Allemagne et les États-Unis, 5 % pour le Royaume-Uni et jusqu’à 6 % pour l’Espagne. Ces prévisions peuvent apparaître exagérément optimistes aujourd’hui mais il convient de rappeler qu’il s’agit du taux de croissance après une année 2021 encore très marquée par les restrictions liées à la pandémie. Si ce scénario s’était réalisé, le PIB 2022 n’aurait été supérieur à celui de 2019 que de 2 % en France et en Allemagne, 1 % au Royaume-Uni et en Italie et de 6 % aux États-Unis. Le PIB espagnol aurait lui toujours été inférieur à son niveau de 2019. Le scénario de croissance envisagé par les panélistes de l’OFCN en 2021 était donc vraisemblable. En ce qui concerne les tensions inflationnistes qui étaient déjà significatives aux États-Unis et qui avaient commencé à apparaître en Europe, les panelistes les voyaient se réduire au cours de l’année. Ainsi, aucun institut ne prévoyait de taux d’inflation supérieur à 3 % en France et en zone euro en 2022.
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