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21 juillet 2022
Sous la coordination d’Éric Heyer, Mathieu Plane et Xavier Timbeau * Sciences Po, OFCE
* Ce Policy brief a été rédigé par Guillaume Allègre, Sébastien Bock, Bruno Coquet, Sarah Guillou, Éric Heyer, Gilles Le Garrec, Pierre Madec, Elias Mery, Mathieu Plane, Evens
Salies, Xavier Timbeau et Vincent Touzé.
Ce travail a été réalisé sur la base des informations connues au15 juillet 2022. L’objectif de cette étude est de fournir un cadrage macroéconomique pour les cinq prochaines années sur la base du programme présidentiel d’Emmanuel Macron et sur la base des mesures proposées par le gouvernement dans le cadre de la future loi pouvoir d’achat. Ce cadrage macroéconomique repose à la fois sur des éléments de long terme mesurés par le PIB potentiel mais également d’autres éléments de plus court terme qui vont affecter la croissance à travers les différents chocs que subit l’économie française et les réponses budgétaires pour y faire face.
Les principaux résultats peuvent se résumer de la manière suivante :
â– La croissance potentielle de la France serait de 1,2 % en 2022 puis augmenterait transitoirement à 1,4 % en 2023 et 2024 grâce à l’impact de la réforme des retraites sur la population active. Sous l’hypothèse d’un relèvement de l’âge d’ouverture des droits de 62 ans à 65 ans, au rythme de 4 mois chaque année à partir de 2023, l’effet attendu sur la population active serait de +0,3 % par an,
venant gonfler la croissance potentielle d’autant. La croissance potentielle ralentirait progressivement à 1,3 % sur la période 2025-2027, en raison de l’affaiblissement des effets des politiques d’offre passées ;
â– La croissance du PIB ralentirait à 1 % en 2023 (après 2,4 % en 2022) puis se redresserait à 1,6 % en 2024 et augmenterait à 1,9 % sur la période 2025-2027, le PIB convergeant progressivement vers son potentiel ;
â– Dans un contexte de fermeture de cycle de productivité, le taux de chômage remonterait à 8 % en 2023 et 2024 (après 7,3 % en 2022) avant de refluer progressivement à 7,5 % en 2027, significativement supérieur à sa valeur de plein emploi ;
â– Après avoir atteint 5,3 % en moyenne en 2022, l’inflation s’établirait à 4,1 % en 2023 pour converger vers 2 % à partir de 2024 ;
â– Le déficit public atteindrait 5,5 % du PIB en 2022 (après 6,4 % en 2021). Au-delà, le déficit se réduirait lentement pour s’établir à 3,7 % en 2027 sous l’effet principalement de la diminution du soutien budgétaire à l’économie, en particulier en 2023 et 2024, avec l’extinction des mesures d’urgence sanitaire et la réduction de celles liées à la crise énergétique ;
â– La dette publique serait stable, passant de 112 % du PIB en 2022 à 113 % en 2024 avant de baisser légèrement vers 112 % du PIB en 2027. Cette trajectoire n’intègre pas d’éléments exceptionnels, comme la recapitalisation d’EDF par exemple.
Cette étude se termine par six notes additionnelles qui se focalisent précisément sur les réformes confirmées par la Première ministre lors de son discours de politique générale ainsi que sur les répercutions à court terme des récentes mesures prises pour soutenir le pouvoir d’achat.
â– La Note 1 revient sur les effets des revalorisations exceptionnelles des prestations sociales ;
â– La Note 2 synthétise et analyse les mesures proposées par le gouvernement pour parvenir au plein emploi ;
â– La Note 3 décrit la doctrine du gouvernement au sujet des aides sociales entre renforcement des « droits » (« solidarité à la source ») et des « devoirs » (un RSA conditionné à une activité effective) ;
â– La Note 4 traite des enjeux budgétaires autour de la réforme des retraites ;
â– La Note 5 évalue l’incidence de la réforme des retraites sur le marché du travail à l’horizon 2027 ;
â– La Note 6 décrit les entreprises et les secteurs bénéficiaires de la suppression de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises).
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