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Xavier Ragot
Sciences Po, OFCE
La France, comme tous les pays du monde, fait face à deux tendances qui doivent modifier sa stratégie de finances publiques. La première est un niveau des taux d’intérêt nominaux historiquement bas, en décroissance continue depuis 40 ans, maintenant négatifs (jusqu’à des maturités de vingt ans). La seconde tendance est un endettement public élevé. La dette publique mondiale a atteint un niveau inédit, même en temps de guerre. Son niveau a en effet dépassé le point haut atteint pendant la Seconde Guerre mondiale (FMI, 2020). Ce n’est pas le cas pour la dette publique de la France qui atteint cependant un niveau élevé de 116 % du PIB en 2021 selon les prévisions de l’OFCE (Dauvin et al., 2020). Les dettes publiques élevées sont le résultat non intentionnel des crises de 2008 et de la Covid-19. Elles sont aussi un choix public raisonnable dans un environnement de taux bas, afin de sécuriser les bilans des acteurs privés, d’éviter une forte hausse du chômage et des faillites. L’objet de ce texte est de présenter toutes les conséquences de ce nouvel environnement de taux bas, afin de fournir une estimation de l’espace budgétaire additionnel en France, par rapport à la situation de décembre 2020. Ce débat est essentiel pour l’élaboration des plans de relance susceptibles de rétablir l’économie française après la période de crise de la Covid-19, tout en respectant ses engagements environnementaux et sans accroître les inégalités (Blanchard 2019 ; Furman et Summers 2020). Cet enjeu sera présent, voire central, pour le débat politique français dans les mois à venir.
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